Le Monument La Barre fut érigé en 1907 par souscription publique, en commémoration du martyre du chevalier La Barre, condamné et exécuté à Abbeville, le 1er juillet 1766, pour ne pas avoir salué une procession religieuse. Placé près de la gare, à côté du pont sur le canal de la Somme, le monument La Barre est un point de ralliement annuel, le premier dimanche de juillet, des défenseurs de la laïcité et des libres penseurs.

Mais savez vous qu'il a failli ne pas être tel qu'on le connaît  mais comme sur la deuxième photo ( maquette de Raoul Delhomme )
La troisième photo montre une autre statue du chevalier érigée en 1905 et sculptée par Armand Bloch devant le Sacré-Cœur . Cette statue a été déplacée en 1926 puis fondue en Allemagne en 1941 comme nombre de statues en bronze . A Abbeville , les statues de Lesueur et Boucher de Perthes , tout comme les canons de l'amiral ont également été coulés. La plaque qui subsiste sur ce monument a été sauvée de justesse grâce à des résistants abbevillois.

L'histoire de sa plaque en bronze:

En 1942, les statues de Lesueur et Boucher de Perthes en bronze sont descellées et embarquées sur des wagons à destination de l'Allemagne afin d'être coulées et recyclées en canon. La plaque située sur le monument n'échappe pas à la règle et est embarquée elle aussi.

Avant que le convoi ne parte, emportant avec lui les trésors de la ville, deux résistants abbevillois décident d'y faire un tour. Bien évidemment, les statues de Boucher de Perthes et Lesueur sont beaucoup trop lourdes mais à deux, en combinant leurs forces, ils arrivent sans se faire prendre à sortir la plaque du monument la Barre et à retraverser les voies de la gare en direction des marais. De là, ils balancent la plaque dans la vase et repartent chez eux, ne parlant absolument à personne de leur sauvetage. Ainsi, les Allemands n'ayant pas contrôlé leur chargement, la disparition de la plaque est passée inaperçue et a donc été sauvée .

Elle est repêchée par ces deux mêmes résistants le 10 octobre 1944 et remise un peu plus tard à sa place initiale, là où on la voit encore aujourd'hui.