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On appelle communément Voeu de Louis XIII l'ensemble des promesses et actes de dévotion effectués par ce même Roi entre 1632 et 1638 en adoration envers la Sainte Vierge.  

Il décide de consacrer son royaume et sa personne à la Vierge Marie en remerciement de sa paternité d’une part (lui avoir donné un héritier pour lui succéder après 22 ans d’attente) mais également et surtout en remerciement de la protection de son royaume invaincu face à la répression Espagnole et au protestantisme montant.

Il projette donc la construction d’un gigantesque monument en hommage à la Vierge dans le chœur de Notre-Dame mais, mourant avant son achèvement, c’est son fils Louis XIV qui s’acquittera de cette dette : il s’agit du Maître Autel de Notre-Dame de Paris. Celui-ci représente une Pièta (c’est-à-dire la Vierge tenant son fils mort crucifié sur ses genoux) entourée des deux statues agenouillées de Louis XIII à droite, tendant sa couronne et de Louis XIV à gauche, son fils et héritier tant désiré.

Cathedrale_Notre-Dame_de_Paris_maitre-autel.jpg

Revenons sur les conditions et circonstances de ce Vœu.
Pour bien en comprendre la génèse, il nous faut revenir sur la situation du royaume à cette époque.

I La situation du Royaume en 1636

          Louis XIII et son ministre Richelieu, par la "Paix d'Alès" de 1629 décident de donner aux protestants certains avantages religieux, civils et judiciaires, après avoir vaincu ceux-ci au siège de La Rochelle. De plus, Richelieu veut soumettre les grands seigneurs à la volonté du Roi mais ceux-ci, refusant ce genre de "poigne", se mettent à inventer complots sur complots, allant jusqu'à des ententes avec l'étranger. Jusque dans sa propre famille où son épouse elle-même, Anne d'Autriche, restée plus infante d'Espagne (elle est née à Valladolid sous le titre d'Infante d'Espagne et du Portugal en 1601, archiduchesse d'Autriche, princesse de Bourgogne et princesse des Pays-Bas) que Reine de France, titre acquis de par son mariage en 1615, fait passer en Espagne les secrets d'Etat qu'elle parvient à intercepter.

En 1635, la France entre en guerre contre la maison d'Autriche (Guerre de Trente Ans), protestante et les Habsbourg dont le chef est le Roi d'Espagne lui même, Philippe III. Richelieu déclare donc dans le même temps la guerre à l'Espagne.

C'est dans ce contexte de guerre, de trahisons et d'angoisses que le Roi, ultra catholique, s'en remet à la Vierge Marie, à laquelle il voue une dévotion toute particulière. Richelieu en est le témoin direct.

Au mois de juillet, les Espagnols envahissent la Thiérache et le Vermandois, la ligne de la Somme est franchie. Dans un grand élan de solidarité, le peuple français s'insurge et repousse l'ennemi à Corbie et Chantilly. Face à ces deux victoires, Louis XIII se rend à l'église pour remercier Dieu et la Vierge ne ne pas l'avoir abandonné. Il leur attribue celles-ci. Il lui est ensuite suggéré par une religieuse du calvaire de Morlaix de mettre solennellement son Etat et sa personne sous la protection de la Vierge. Un texte y référant s'élabore dès 1637.

II Une paternité convoitée et difficile.

        Cette partie n'apparaît qu'en deuxième ligne car beaucoup d'historiens ont soutenu que cet acte royal avait été inspiré à Louis XIII par son ardent désir d'avoir un héritier mâle. Or, cette thèse est difficile à soutenir. En effet, très peu d'allusions sont faites quant à la naissance d'un Dauphin dans les différents textes royaux. Même dans ses paroles prononcées à Abbeville, le 15 août 1638, peu de temps avant l'accouchement de la Reine.
De plus, il est prouvé que les époux royaux faisaient appartement à part. Lui à Saint-Germain en Laye au château et elle, au Louvre à Paris, ce qui rend donc une paternité physiologiquement impossible. 
Voici cependant la légende :

Anne d'Autriche, dont les titres ont été précédemment cités, épouse en 1615 Louis XIII âgé de seulement 14 ans. Jusqu'en 1625, le Royaume ne s'émeut nullement de cette absence d'héritier. Ce n'est qu'à partir de cette date que l'on commence à s'inquiéter d'une quelconque stérilité, la Reine priant apparemment beaucoup pour. On note en 1630 une quatrième grossesse non aboutie. 

Le 27 octobre 1637, le père Fiacre, un père Augustin de Paris était en prières à Notre-Dame des Grâces lorsque la Vierge lui apparut, un bébé dans les bras qu'elle lui présenta comme le Dauphin. Mais pour cela, la Reine devait demander publiquement qu'on fît en son nom trois neuvaines de prières à la Sainte Vierge, et un fils lui serait donné: la première neuvaine devait être dite à Notre-Dame des Grâces en Provence, la deuxième à Notre-Dame de Paris et la troisième à Notre-Dame des Victoires, l'église de son propre couvent où le Roi venait régulièrement prier.

  "N'ayez pas peur, je suis la Mère de Dieu, et l'enfant que vous voyez est le Dauphin que Dieu veut donner à la France"

Immédiatement, on rédige un procès-verbal signé de toute la communauté des Augustins et ceci revint aux oreilles de la Reine. Ces trois neuvaines devenues affaires d'Etat, ont été dites aux différents lieux demandés non sans quelques réticences. 
Le 5 décembre 1637, juste à la fin des neuvaines que fit prononcer le Père Fiacre, le Roi rend visite au couvent des Visitandines à Paris. L'histoire raconte alors que lorsqu'il en est sorti, un violent orage éclata et le Roi renonce alors à repartir jusque dans son château de Saint-Germain. Il passe la nuit au Louvre dans les appartements de la Reine........
Louis Dieudonné (donné par Dieu) naquit neuf mois plus tard, le 5 septembre 1638. Il sera le futur Louis XIV. Entre temps, la grossesse de la Reine a été vécue comme un véritable miracle.  

III Le lien avec Abbeville

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        Revenons à la guerre contre les Espagnols. Les hostilités reprennent après la récupération de Corbie et Chantilly. Les Espagnols avancent sur Hesdin et menacent Abbeville encore à la frontière entre Flandres et Artois. Quelques seigneurs rancuniers et mal intentionnés ont prévenu Richelieu qu'à Abbeville, une église du nom de Notre-Dame de la Chapelle était dangereuse et servait de forteresse en surplombant la cité. Le Roi et son ministre décident de s'en rendre compte eux même et se rendent sur place. Ils arrivent dans la capitale du Ponthieu début août 1638. Les fêtes de l'Assomption de préparent. Réalisant que Notre-Dame de la Chapelle pouvait effectivement devenir une forteresse ennemie, Richelieu prend la décision de la faire abattre (cf. article Patrimoine > Eglises > Notre-Dame de la Chapelle). Grâce à la pugnacité de Guillaume Sanson alors maïeur de la ville et tout son conseil, l'église sera sauvée de par le fait qu'elle soit dédiée à la Vierge depuis son édification.
Au moment de l'Assomption proprement dite, Louis XIII et Richelieu sont toujours sur Abbeville et assistent à la messe solennelle en l'église du couvent des Minimes. Au moment de l'élévation, Louis XIII, la main droite à hauteur de l'hostie, voue solennellement son Royaume à la Vierge.
Cette cérémonie d'Abbeville est la partie religieuse de la consécration, l'acte du 10 février 1638 en est la partie civile. 
A la sortie de la messe, Louis XIII préside en personne la toute première procession en l'honneur de cette consécration. Le monarque et sa Cour, le Cardinal et ses prélats suivaient la statue de la Sainte Vierge. Les musiciens du Roi, le peuple et les soldats accompagnent le cortège.

Pour perpétuer ce souvenir, le Roi ordonna qu'une procession semblable à celle d'Abbeville ait lieu dans toutes les villes du Royaume.

         

            Le souvenir de cet événement a été fidèlement conservé par les Abbevillois. Il a fallu pourtant attendre 1922 pour qu'une statue soit érigée devant la chapelle des Minimes, à l'emplacement approximatif de l'église du couvent, et rende ce souvenir permanent: il s'agit de "La femme à l'enfant" du maître sculpteur ROZE.
Plus tard, en 1940, intacte au milieu des ruines, comme par le miracle qu'elle célèbre, elle symbolise la résurrection d'une cité martyre et devint vite "Notre-Dame de France".
A cet emplacement, elle sera debout devant un établissement de soins dirigé par les religieuses augustines, maternité puis maison de retraite EHPAD ( Etablissement Hospitalier pour Personnes Âgées Dépendantes). Aujourd'hui encore, cet établissement reprend le nom de Notre-Dame de France.

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L'album photos concernant les fêtes commémoratives à Abbeville est en cours d'élaboration. Vous les trouverez classées en trois sous-catégories : celles du 20 août 1922, celles du 21 août 1938 et celles du 22 août 1954.


Date de création : 19/11/2017 23:39
Catégorie : Histoire - Evénements
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Réactions à cet article

Réaction n°1 

par Francine_Dubos le 15/08/2018 11:39

Merci pour toutes ces précisions....très intéressantes.....


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