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Né à Amiens, dans le faubourg de Saint-Acheul (Somme) le 16 août 1926 de parents travaillant pour la Société Nationale des Chemins de Fer, Roger Agache est de santé fragile. Il part donc régulièrement chez ses grands-parents à Prouzel. Roger Agache gardera toute sa vie un souvenir émerveillé du paradis vert de son enfance... Il y acquiert peu à peu la passion de la nature, de la solitude et de la contemplation.
Il devient ensuite instituteur à Béthencourt-sur-Mer (Somme). Parallèlement, il consacre ses loisirs à la Préhistoire et à l'étude assidue de l'œuvre de Victor Commont, fondateur scientifique de la Préhistoire moderne. En 1954, Léon Aufrère, directeur des Antiquités préhistoriques, l'incite à reprendre ses études et le met en relation avec les grands préhistoriens d'alors, notamment l'abbé Breuil, avec lequel il ira relever des coupes quaternaires. Il passe un diplôme à l'École Pratique des Hautes Études et prépare une thèse sur le Quaternaire de la Somme avec André Cayeux et Franck Bourdier.
En 1955 et 1956, Roger Agache fait ses premiers survols aériens à basse altitude au-dessus de la campagne picarde. Il repère par hasard des tracés comparables à ceux des publications de l'archéologue britannique Osbert Crawford. Cela l'incite à étendre ses survols dont il publie les résultats dès 1960. Il ne rencontre alors que scepticisme et ironie, malgré des sondages de contrôle convaincants. Avec l'appui néanmoins de certains scientifiques, il se lance à corps perdu dans cette discipline si contestée en France. Les deux années suivantes sont fructueuses et il obtient, surtout à Vendeuil-Caply (Oise), des clichés révélateurs de structures romaines si caractéristiques qu'il commence à être pris au sérieux.
En 1962, Roger Agache publie une brochure, intitulée Vues aériennes de la Somme et recherches de son passé, avec 93 illustrations. C'est le premier album du genre paru en France. Les meilleurs spécialistes étrangers sont enthousiasmés par l'intérêt des clichés obtenus avec d'aussi faibles moyens. Au cours de l'hiver 1963-64, il multiplie les survols dont les résultats dépassent toutes les espérances tant par le nombre de découvertes que par la précision, alors inégalée, de clichés de plans de grandes villas gallo-romaines dont personne ne soupçonnait l'existence.
Ses publications dans les revues scientifiques étrangères lui valent bientôt une notoriété internationale, confirmée par son important ouvrage de synthèse paru en 1970 - que des universitaires britanniques, tels que Glyn Daniel, considèrent vite comme un ouvrage classique
Nommé directeur des Antiquités préhistoriques Nord - Picardie le 1er mars 1963, il intensifie ses prospections et ses fouilles de contrôle. En juillet 1968, Bruno Bréart devinet son assistant et va l'aider à dresser les plans et la cartographie des tracés repérés du ciel. En 1975, ils publient ensemble les deux volumes in plano d'un imposant Atlas d'Archéologie aérienne de Picardie où sont répertoriés les milliers de sites découverts.
Travailleur acharné, la bibliographie de Roger Agache dépasse les 200 titres. Il totalise plusieurs milliers d'heures de vol et ses milliers de photographies aériennes sont remises au Ministère de la Culture où elles peuvent être consultées aujourd’hui via le moteur de recherches « Collections » par exemple.
Roger Agache a été honoré par l'attribution du Grand Prix de Géographie en 1978 et du Grand Prix National de l'Archéologie en 1983. Il a été élu correspondant de l'Institut en 1991.
L'année suivante, la communauté scientifique lui a rendu hommage lors du colloque international d'Amiens. Dans la préface des actes de ce colloque, Christian Goudineau, professeur au Collège de France, écrit : "L'archéologie aérienne est devenue l'un des éléments essentiels de l'horizon des archéologues et des historiens. Elle devrait l'être aussi - plus qu'actuellement - pour la préservation de notre patrimoine. Je le répète, tout cela grâce à quelques "fous volants" menés par Roger Agache".
Décédé le 17 septembre 2011 à l'âge de 86 ans, son apport scientifique porte essentiellement sur l'archéologie du paysage, la typologie, l'implantation et l'évolution de l'habitat rural gaulois et gallo-romain. Ses prospections de surface et le suivi méthodique des carrières des terrasses de la Somme lui permettent de réunir une importante collection qu'il léguera au Musée Boucher-de-Perthes.
Grâce à ses recherches aériennes fructueuses, Roger Agache a fait de la Picardie un haut lieu de l’archéologie : notre région lui doit beaucoup. Abbeville et son musée lui doivent également énormément car si Boucher de Perthes fut l'un des pères de la préhistoire, Roger Agache a développé cette science et grâce à elle a fait rayonner notre territoire à l'international. Lecteur assidue de la bibliothèque patrimoniale d'Abbeville (il occupa d'ailleurs le logement de fonction de l'ancienne bibliothèque communale, actuelle École des Beaux-arts), il continua à se rendre au musée pour dispenser ses conseils et transmettre son savoir jusqu'au crépuscule de sa vie. Il décède en 2011, laissant dans la mémoire de nombreux Abbevillois un souvenir indélébile.
D'après le site du Ministère de la Culture (www.archeologie-aerienne.culture.gouv.fr) – auteur Jean-Claude Blanchet, archéologue et ami de Roger Agache
Réaction n°2
Bonjour.
Pour information, à propos de Roger Agache : Francis Tellier, photographe passionné, a participé à de nombreuses prises de vues aériennes avec lui dans les années 60.
De nombreux carnets existent, indiquant les lieux, dates et des infos quant aux prises de vue, ainsi que des croquis . C'était aussi F.Tellier qui faisait ensuite les tirages de la plupart de ces photos.
Les reproductions de ces carnets sont au centre archéologique de Normandie.
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