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Le 02 juillet 1747 à Abbeville, de Marie Marguerite Méquignon, garde malade et de Nicolas Bertin, cavalier de la maréchaussée, de milieu très modeste, naquit Marie-Jeanne Bertin.
Son éducation, bien que rudimentaire, lui permit de savoir lire, écrire et compter.
Mais dans une ville qui se veut patrie du textile et de la draperie, Marie-Jeanne, plus apte aux travaux manuels, notamment dans le domaine de la couture, entre en apprentissage chez une de ses tantes, puis part à Paris chez Mademoiselle Pagelle dans une maison de mode " Le Trait Galant" à l'âge de 16 ans. Elle y devient modiste.
Elle abandonne alors son prénom pour adopter celui de Rose, plus tendance, plus gracieux.
En 1770, à l'âge de 23 ans, elle crée son propre magasin "Le Grand Mogol", non loin du Palais Royal faubourg Saint Honoré et sa réputation de styliste, ses talents de créatrice ayant approché la haute aristocratie lors de deux mariages princiers ( les deux filles du Comte de Charolais et de Marguerite de Rancurel de la Saune) font connaître à son magasin un véritable essor avec une clientèle qui devient essentiellement aristocratique. Madame de Pompadour, Madame du Barry font partie de ses fidèles clientes.
Sa vision venue du "bas peuple" de la haute couture, dont elle est devenue un des précurseurs féminins bouleverse les habitudes et lance la mode champêtre, les robes de mousseline et surtout les robes de grossesses encore restées dans un domaine inexploité, la haute couture étant un domaine exclusivement masculin à cette époque.
Le 11 mai 1774, Rose est présentée par sa cliente Louise Marie Adélaïde de Bourbon, duchesse de Chartres à la toute fraiche Reine Marie-Antoinette qui fait d'elle sa modiste et pour finir sa "ministre des modes". Elle devient si proche de Marie-Antoinette que, celle-ci lui confiant son désarroi de ne pouvoir avoir d'enfant, Rose lui conseilla un pèlerinage à Notre-Dame de Monflières, petit hameau dépendant du village de Bellancourt prés d'Abbeville sa ville natale. Pour marquer son passage et remercier la vierge de Monflières suite à la naissance de Marie-Thérèse Charlotte de France, sa fille, Marie-Antoinette lui fit don d'une magnifique robe d'étoffe dorée et cousue de fil d'or confectionnée par Rose et aujourd'hui encore gardée précieusement en la commune de Bellancourt et exposée une fois l'an lors des journées du patrimoine en la chapelle de Notre-Dame de Monflières.
La Révolution éclate.
Marie-Antoinette et Rose suivent des chemins parallèles, les toilettes de la Reine se modifient et deviennent plus modestes mais proviennent toujours du magasin "Le Grand Mogol". Leurs chemins se sépareront définitivement un beau jour d'octobre 1793.
Lors de la Terreur, Rose brûle tout ses documents ayant trait à la fréquentation de la très haute bourgeoisie de son magasin et s'exile en Angleterre. Elle revient timidement en France en 1794 puis définitivement en 1795 dans sa demeure d'Epinay sur Seine acquise en 1782, le "pavillon Béatus" 1.
Elle ne connaitra plus jamais le même succès qu'auparavant, ses articles devenus symboles des abus de la monarchie sont boudés par le 1er Empire.
Elle meurt à Epinay sur Seine le 21 septembre 1813 dans l'oubli le plus total.
1: Rose Bertin a acquis sa propriété située Avenue de la République à Epinay Sur Seine en 1782, propriété qu'elle a nommé pavillon Béatus en rapport avec le lieu-dit "Les Béatus", nom ancien à Epinay. Ce pavillon a été inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1933.
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