Monuments
Personnalités Abbevilloises
Sports
1133764 visiteurs
16 visiteurs en ligne
De Patricia Carville, club cartophile d'Abbeville. Présenté lors de l'assemblée générale du 12 mars 2017.
D'après l'historien Prarond, la Poste-aux-chevaux se trouvait en 1638 au n° 76 de la chaussée du Bois jusqu'à environ 1747. Elle s'est installée ensuite route de Paris dans l'ancien couvent des Dames d'Epagne, appelé aussi « Le Paraclet ». En 1754, un petit séminaire prend place dans ces bâtiments mais la propriété est bien trop grande pour ce nouvel usage. Louis-François de la Motte, évêque d'Amiens et propriétaire du Paraclet, par acte du 10 mai 1645, en revend une partie dite « l'appartement de l'abesse » en 1755, à Louis le Jeune alors maître de la Poste-aux-chevaux d'Abbeville.
Ce relais de la Poste-aux-chevaux a connu plusieurs Maîtres de Postes jusqu'à sa disparition en 1887.
Longtemps constituée d'une seule boîte qui se trouvait au domicile du directeur, la Poste-aux-lettres se situe au 24 rue Saint-Gilles jusqu'en 1841.
Cette boîte-aux-lettres ne faisait pas l'unanimité à en croire l'article du 24-03-1910 de l'Abbevillois dans lequel on peut lire qu'une plainte des Juges consuls de la ville avait été déposée aux membres du Tribunal du commerce pour qu'elle soit déplacée à un autre endroit. Les motifs étaient les suivants : la rue était peu commerçante car habitée par la noblesse, peu sûre le soir et ne possédant qu'une seule lanterne elle devenait le refuge des libertins.
Deux autres boîtes-aux-lettres sont installées (une vers l'église du faubourg de Rouvroy, une entre la rue Ledien et la chaussée Marcadé) dès son déménagement rue de Locques (la rue de Locques devenue rue Jeanne d'Arc se trouve entre la rue des Lingers et la rue des Minimes derrière le Courrier Picard sur la place Max Lejeune) en 1842. Une autre est demandée près du pont de Talence en 1844.
La Poste-aux-lettres s'installe ensuite 15 rue de l' Hôtel Dieu où son bureau est ouvert sept jours sur sept, de 7 heures ou 8 heures du matin, selon la saison, à 9 heures du soir.
Neuf levées s'échelonnent entre 6 heures trente le matin et 11 heures 30 le soir, il y a alors trois distributions de courriers dans la ville. Les lettres prises à la levée de 10 heures du matin sont distribuées le jour même dans les localités voisines. Il nous est plus facile de comprendre pourquoi, sur certaines cartes postales, les personnes parlent de leur courrier reçu la veille. En 1894, ce bureau de Poste compte à son actif près de 30 personnes.
Le téléphone est installé à Abbeville cette même année mais vu sont coût c'est une révolution réservée à un certain public et sept particuliers s'y abonnent (le directeur de l'Abbevillois, des banquiers et des commercants). Chaque Abbevillois a néanmoins la possibilité de se rendre au bureau postal pour ses appels téléphoniques via « les dames du téléphone ». Il est nécessaire, et ce jusqu'environ 1970, de passer par un standard pour être mis en correspondance téléphonique avec un autre abonné mais pour cela il fallait au début s'armer de patiente.
Le bureau du télégraphe est ouvert au public le 10 avril 1854 rue Boucher-de-Perthes.
Les Postes et Télégraphes s'installent de 1879 à 1888 à l'hôtel Bail, place du Marché aux Herbes, d'où l'on reçoit ou on expédie quotidiennement, en 1894, jusqu'à mille télégrammes au bureau d'Abbeville. Les locaux devenant trop petits, ce bureau est transféré au n°19 de la grande rue NotreDame (connue aujourd'hui sous le nom de rue Lesueur) jusqu'à l'édification du prochain dont les premiers coups de pioche sont donnés le 11 mai 1908, au n° 15 et 17 de cette même rue, permettant ainsi la transformation et l'agrandissement des bureaux.
Ce nouvel hôtel des Postes a une façade de 17 mètres de long sur laquelle sont placées, sur la gauche, les boîtes aux lettres. En empruntant la porte de droite, le public pénètre dans un « tambour » afin d'éviter les courants d'air et se retrouve, après avoir gravi trois marches sur la gauche, dans une salle spacieuse de 13 mètres sur 5 éclairée par deux larges baies où se trouve à droite la cabine téléphonique. Les employés sont derrière des guichets-comptoirs et non plus derrière l'antique barrière de grillage.
Au premier étage s'affairent les télégraphistes et téléphonistes.
Devenu à son tour trop exigü et ne correspondant plus aux besoins et à l'importance du trafic postal, il reste en service jusqu'en 1938.
Non loin de là, en 1916, la Halle aux-Toiles servait de bureau de Poste à l'armée britannique.
3) L'Hôtel de Selincourt
L'administration postale acquiert en 1933 une résidence classique du XVIIIème, connue sous le nom d'hôtel de Selincourt place Clemenceau, pour en faire le nouvel hôtel des Postes dont l'inauguration a eu lieu le dimanche 26 juin 1938. Son entrée principale, surmontée d'un linteau classique, est encadrée de colonnes doriques. Son premier niveau est mis en valeur par de hautes fenêtres. Celles de l'avant-corps sont surmontées d'un fronton triangulaire que l'on retrouve de part et d'autre de l'avant-corps sur les fenêtres centrales. Au deuxième étage une série de fenêtres à volets en bois anime le haut du bâtiment. Le toit est percé de quatre petites lucarnes dirigées vers le ciel, ornées de petits carreaux et surmontées chacune de bulbes.
L'hôtel de Selincourt fut construit en 1785 pour le vicomte Jean-Baptiste de Selincourt. Il succédait à un premier hôtel Manessier qui avait été acquis aux premiers Van Robais et avait été détruit par un incendie. L' hôtel de Selincourt s'est appelé plus tard hôtel de Buigny, du nom de ses derniers propriétaires.
Cet hôtel, dont l'extérieur n'a subi que quelques transformations pour apposer l'inscription « Poste Télégraphe Téléphone », abrite très longtemps au rez-de-chaussée 4 cabines téléphoniques, 6 guichets où chacun d'eux a sa propre fonction, un local où les facteurs trient leur courrier, deux bureaux pour les inspecteurs et un pour la comptabilité.
Dans la grande salle du premier étage se trouve le service du central téléphonique où sont employées jusqu'à plus de 100 personnes. Ce service, transféré en juillet 1970 derrière le bâtiment de la Poste rue des Capucins, libère la salle qui devient alors le nouveau local du centre « courrier ».
Pour désengorger l'affluence du bureau postal, trois annexes s'ouvrent à Abbeville. Une au centre commercial de la ZAC inaugurée le 24 octobre 1981, une autre dans les anciens locaux de l'école de Rouvroy au printemps 1995, qui restera environ 3 ans en service et la troisième rue Saint-Vulfran en octobre 1998.
Une cabine téléphonique est installée extérieurement place Clemenceau dans les années 1990. Il y avait en 1997 300 000 publiphones (nom officiel). En 2014, il en reste 75 000 dont 25 000 devraient disparaître en 2016.
Des travaux d'aménagement intérieur sont entrepris après 2009 pour un réagencement des bureaux en « Espace Service Clients » afin de favoriser un accueil personnalisé et réduire l'attente mais chacun de nous peut aussi se servir des automates, mis à disposition, pour peser un courrier, le timbrer , retirer de l'argent ou autre.
En date du 11 mars 2017, la Poste met en vente les deux étages de cet immeuble, inoccupés depuis le départ de l'activité courrier.
Avec toute cette concurrence qu' est Internet, elle est obligée de séparer les métiers qui la compose. De ce fait le centre courrier déménage au début 1998, rue des Sarcelles où sont employées près de 60 personnes dont 51 facteurs.
En 2016 tous ces facteurs sont équipés d'un smartphone qui permet la signature des recommandés, réception des colis via un code-barres appelé « Facteo ».
Le centre de tri abrite également un local où trois agents sont habilités à faire passer l'examen du code de la route depuis novembre 2016 .
Personne n'a encore laissé de commentaire.
Soyez donc le premier !
Copyright Droits d’Auteur.
Les images et les textes ne sont pas libres de droits
Si vous souhaitez utiliser une des photos ou textes présentes sur le site, n’hésitez pas à prendre contact avec nous et nous expliquer l’usage que vous comptez en faire.